mardi 8 août 2017

Gorky park - Martin Cruz Smith


Gorky park - Martin Cruz Smith

A Moscou, trois cadavres sont découverts sous la neige du parc Gorki. L'inspecteur Arcady Renko se retrouve à enquêter sur l'affaire. C'est l'inspecteur typique de roman policier : taciturne, têtu, doué pour son boulot, travaillant jusqu'à en oublier de manger et de dormir, ayant une vie intime qui part en vrille et se retrouvant finalement impliqué personnellement dans l'affaire. Et si je m'attendais à un récit plutôt axé espionnage, on reste finalement dans du policier assez classique, avec heureusement l'omniprésence du KGB et un développement international pour donner plus d'ampleur au tout. La trame de l’enquête en elle-même est relativement efficace. On a parfois l'impression de voir Renko tomber sur des indices un peu au hasard, et le méchant de service apparait assez peu crédible, mais globalement ça fonctionne.

Ce qui rend le roman particulièrement digne d'intérêt, c'est son contexte : l'URSS. La description de la vie en Russie est sobre et intéressante, même si le lecteur non spécialisé ne peux pas vraiment savoir si l'auteur, américain, ne raconte pas n'importe quoi. La fin de l'histoire se déroulant aux USA, si elle s'étire un peu trop, offre un contraste bien mis en scène : après le communisme, le consumérisme. De la simple vie quotidienne aux grotesques absurdités du totalitarisme, c'est cette toile de fond qui fait tout l'intérêt du livre. Sinon, on alterne entre un léger ennui devant l'impression qu'il y a quand même beaucoup de pages en trop là dedans, et quelques passages qui sont vraiment bons. Mon préféré étant certainement cette longue séquence dans une maison campagnarde où Renko, en convalescence et désormais ennemi du Parti, est forcé de longuement cohabiter avec un officier du KGB qui peut à tout moment recevoir l’ordre de l’exécuter. Renko, faisant preuve d'un flegme à toute épreuve, apprivoise petit à petit son potentiel bourreau qui n'est qu'un homme comme un autre. 

L’institut a découvert que les criminels souffrent d'un trouble pathologique que nous appelons pathohétérodoxie. Cette découverte s’appuie sur des bases cliniques, aussi bien que théoriques. Dans une société injuste, un homme peut enfreindre des lois pour des raisons sociales ou économiques valables. Dans une société juste, il n'y a pas de raison valable sauf la pathologie mentale. 

634 pages, 1981, le livre de poche

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