mardi 28 février 2017

Léon l'Africain - Amin Maalouf


Léon l'Africain - Amin Maalouf

Un roman historique qui prend la forme d'une autobiographie. Quarante chapitres pour quarante années de la vie de Léon l'Africain, entre autres noms. Un homme qui a eu une vie plutôt dense. Né à Grenade vers 1488, puis habitant à Fès, au Caire, marchant et explorateur de l’Afrique, puis capturé pour se retrouver au service des papes à Rome, le tout entre deux intrigues amoureuses, il y avait en effet de quoi faire un roman. Mais faire tenir une année en un chapitre, c'est un exercice périlleux. Ainsi il m'est arrivé d’être un peu étonné de voir les personnages apparaitre et disparaitre à un rythme parfois alarmant. On a aussi l'impression d'assister à une visite guidée. Léon est toujours là où il se passe quelque chose, il arrive a tout endroit juste à temps pour un événement historique, mais bon, je suppose que c'est un peu le but de ce genre de bouquin. Autre regret, c'est qu'en devant courir après la vaste destinée de son personnage, Maalouf néglige un peu sa psychologie. J'ai passé avec lui 500 pages et 40 années de sa vie, mais je n'ai pas vraiment l'impression de connaitre son esprit. Par exemple, à son arrivée forcée à Rome il fait preuve d'une résignation toute religieuse et d'une saine curiosité. Mais pourquoi n'est-il pas au moins un peu torturé à l'idée de devoir servir des blancs chrétiens, dont les pairs ont durant toute sa vie été en guerre contre les siens, et ont même conquis sa ville natale ?

Mais si l'on accepte ce roman pour ce qu'il est, que l'on prend Léon l'Africain comme une visite guidée à travers une époque et une culture, alors là, vraiment, bien joué. C'est un beau voyage exotique et instructif, servi par une écriture claire et élégante. J'ai vraiment eu l'impression d'explorer un monde dont je ne connaissais pas grand chose, en compagnie d'un conteur de talent. Comme une longue histoire qu'on raconterait au coin du feu, sur d'anciens royaumes splendides et terribles, dans lesquels le sang coule à flot jusqu'à l’écœurement. Et nous guidant à travers cette vérité historique difficile à discerner du mythe, un aventurier, un véritable aventurier à l'ancienne qui, avec son cheval, sa copine du moment et quelques pièces d'or, se ballade joyeusement, goutant le souffle de la découverte.

500 pages, 1986, le livre de poche

1 commentaire:

  1. Il faut lire Maalouf. Les jardins de lumière, Samarcande.Un très bon conteur.

    RépondreSupprimer