samedi 7 mai 2016

L'éducation sentimentale - Flaubert


L'éducation sentimentale - Flaubert

Mais quel abruti.

C'est un peu la phrase qui résume mon expérience initiale à la lecture de l’Éducation sentimentale. Frédéric Moreau n'est pas le jeune homme le plus futé qui soit. Il enchaine les décisions stupides, les changements d'avis soudains et les ambitions rapidement abandonnées. Du coup, au début du moins, ce roman n'est pas vraiment un plaisir à lire. Il s'agit de suivre les mésaventures d'un personnage pas très attachant, voir exaspérant, les touches d'humour et l'écriture de Flaubert ne compensant pas. Mais ayant récemment abandonné Salammbô au bout d'une centaine de pages, je me suis un peu forcé cette fois. Et plus l'on avance, plus le roman devient convainquant. Il s'agit bel et bien d'une éducation. Frédéric commence ignorant et se conduit comme un cancre. Mais petit à petit on sent grandir en lui les fruits de l'expérience. Et les conséquences de cette éducation semblent être surtout la perte des illusions et le développement d'un comportement manipulateur et égoïste. Seul reste frais et sincère le premier amour, celui d'une femme mariée et fidèle, préservé peut-être par son inaccessibilité. Flaubert peint aussi l'état de la France, où les émeutes succèdent aux révolutions, dommage qu'il soit un peu difficile de s'y retrouver pour qui n'a pas auparavant révisé son histoire de France. Bref, l’Éducation sentimentale est un roman lu sans déplaisir, mais un roman qui ne m'a pas vraiment touché. Un mélange de respect et d'indifférence. Sans que je puisse vraiment me l'expliquer, il m'a donné envie de relire Le Rouge et le Noir. Sans doute parce qu'on y retrouve les mêmes ingrédients de façon bien plus éblouissante.

445 pages, 1869, Garnier Flammarion

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire