mardi 14 juillet 2015

L'espion qui venait du froid - John le Carré


L'espion qui venait du froid - John le Carré

Quand j'étais gamin, je lisais principalement les livres que je trouvais dans la bibliothèque de ma mère. Je n'avais pas encore de goûts propres, je me contentais d'absorber ce qui se trouvait à ma portée. Du coup je lisais pas mal de thrillers. J'ai même eu ma période Tom Clancy. Je garde de bons souvenirs d'Octobre rouge, Tempête rouge et du Cardinal du Kremlin, mais cet intérêt s'est vite dissipé. Bref, tout ça pour dire qu'il y avait fort longtemps que je n'avais pas lu un vrai roman d'espionnage.

Et L'espion qui venait du froid, c'est vraiment un pur roman d'espionnage. Le récit commence au mur de Berlin et se termine au mur de Berlin. L'auteur joue habilement avec son lecteur, et à chaque instant la frontière entre la réalité et l'illusion est très trouble. Et surtout, il n'y a pas de conneries patriotiques. Les espions ne sont pas des héros, leur cause ne vaut pas grand chose. Leur objectif est de manipuler et éliminer d'autres hommes. John le Carré prend même le temps de s'attarder sur leurs motivations idéologiques, et il n'en ressort pas qu'un camp vaille beaucoup mieux que l'autre. Malgré des idées et systèmes théoriquement diamétralement opposés, leurs méthodes sont les mêmes. L’écriture, froide et aiguisée, est au service de ce ton sobre et réaliste. Le roman est court, dense, d'une redoutable efficacité. Ce qui est un peu gênant, ce sont les personnages féminins. Je n'ai pas le bouquin sous la main alors tant pis pour les citations, mais disons que les femmes dans ce roman sont au pire des harpies débiles et névrosées, au mieux des idiotes pleurnichardes. Et surtout, les personnages masculins ne manquent pas une occasion de le faire remarquer et d'insulter les femmes. De façon répétée. Et un perso vaguement efféminé se voit qualifié par les autres de "tapette" pendant tout le reste du roman. Enfin, au moins on a bien l'impression d’être dans les années soixante. Et finalement, L'espion qui venait du froid m'a donné envie d'ajouter quelques romans d'espionnages à la liste de tous les livres que j'ai envie de lire.

1963, Folio

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