lundi 11 novembre 2013

Le Brouillard - Henri Beugras


Le Brouillard - Henri Beugras

Isidore Duval n'avait pas envie de passer une nuit inconfortable dans le train, alors il est descendu à une station inconnue dans l'espoir de trouver un hôtel. Mais quittant la gare en direction de la ville, il est pris dans un épais brouillard, la route se dérobe sous ses pieds, il manque de s'enliser dans un marais, et atteint finalement quelques bâtiments. Cette ville n'est pas comme les autres. Entourée d'un brouillard éternel, il est impossible de la quitter. La gare, l'aérodrome, les routes, tous ces lieux n’existent que pour les arrivants et se hâtent de disparaitre quand ils essaient de repartir dans l'autre sens. Et pire encore, les souvenirs de leur vie passée s'effacent également. Comment savoir alors s'il existe vraiment autre chose que cette ville, si elle ne constitue pas à elle seule la réalité perceptible ? Et si certains essaient de fuir par le fleuve ou de tenter leur chance dans le brouillard, leurs cadavres servent d’avertissement aux autres.

Isidore décide de ne pas se résigner et de tenter de fuir. C'est alors une lutte de tous les instants qui s'engage. En effet, il lui serait facile de s'attacher à cette ville, à ces habitants. D'y mener un vie presque normale, l'air de rien. Il perçoit comme des agressions les tentatives qui sont faites pour l'intégrer à cette société, il fuit les autres pour pouvoir partir sans regret. Le brouillard réussit très bien à faire ressentir au lecteur cet état d'esprit particulier. De même, les propriétés étranges de cet endroit ne peuvent manquer d'avoir des influences bizarres sur le comportement des habitants et l'organisation de la vie. Le roman étant très court, on aurait tout de même aimé en savoir un peu plus. Autre petit reproche, certaines parties du livres voient la narration devenir très confuse, pour transmettre l'état d’esprit troublé du narrateur ou ses errements dans le brouillard, mais ces passages ne m'ont pas spécialement convaincu. A part ça, Le brouillard est un très bon petit roman qui exploite bien son concept et se dévore avec un grand plaisir.

160 pages, 1963, l'Arbre Vengeur

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