dimanche 21 avril 2013

Les profondeurs de la terre - Robert Silverberg


Les profondeurs de la terre - Robert Silverberg

Les profondeurs de la Terre n'est pas un roman de de Robert Silverberg tout à fait comme les autres. Il a été pensé comme un hommage au Cœur des ténèbres de Joseph Conrad. Un hommage à la fois proche et bien différent de son modèle.

Gundersen à été pendant 10 ans l'un des responsables de la Terre de Hoffman, une planète lointaine annexée par la Terre. La planète a pourtant retrouvé son indépendance, et la majorité des humains, Gundersen compris, sont allés voir ailleurs, laissant enfin tranquilles les indigènes. Les Nildoror ressemblent à des éléphants alors que les Sulidoror sont des hominidés. Ces deux races, bien que n'ayant pas développé de civilisation selon les normes humaines, sont intelligentes. Et, allez savoir pourquoi, elles ont supporté l'occupation de leur planète, voir même leur asservissement, avec un calme surprenant. Et bien des années après l’indépendance, Gundersen se sent rappelé par cette planète sur laquelle il a commit bien des fautes en considérant des êtres intelligents comme des animaux. Envahi par un puissant désir de rédemption, il va tenter de participer à la Renaissance, cérémonie aussi mystérieuse aux yeux des humais que sacrée pour les indigènes.

L'influence d'Au cœur des ténèbres saute aux yeux. Un homme s'enfonce dans une jungle hostile, mais finalement parvient a progresser sans trop de peine. Le danger vient certes de l'environnement, mais pas d'une manière classique. Ici, pas de fusillades ou de méchantes créatures à terrasser, il faut simplement prendre garde à ne pas se laisser dévorer par la planète. Il en découle un rythme lent, en rien gênant, puisque la progression tranquille de Gundersen est ponctuée de rencontres avec des humains solitaires ou des autochtones aussi serviables que mystérieux. Hommage ultime, l'un des personnage a pour nom Kurtz, et bien sur, c'est un homme fort qui s'est fait avalé par son environnement et n'a pas su contenir ses propres ténèbres. Les profondeurs de la Terre est une quête de rédemption plutôt calme au cœur de l'inconnu qui, comme toujours chez Silverberg, se laisse lire avec un grand plaisir. Cependant, la conclusion optimiste est un peu trop mystique à mon gout et ne ne m'a pas vraiment convaincue. Dommage.

Bref, Les profondeurs de la Terre est un énième bon roman signé Silverberg, mais à mon sens inférieur à ses meilleurs. Ce voyage dans les profondeurs de la terre, aux relents de colonialisme et de rédemption, mérite tout de même le détour, mais pas en priorité.

285 pages, 1970, le livre de poche

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