samedi 24 novembre 2012

Idlewild - Nick Sagan

Idlewild - Nick Sagan

Idlewild commence mal, aussi bien pour son héros que pour moi. Halloween (oui c'est le nom du personnage principal ) se réveille dans un champ de citrouilles, et il a perdu la mémoire. Mouais. Voilà un point de départ fort classique qui peut mener sur le pire comme sur le meilleur. Hal va donc partir explorer son environnent, normal. Malheureusement, on se rend vite compte que le concept de l’amnésie est très mal employé : sous prétexte que cette dernière est "temporaire", Hal se souvient de son passé aux gré des envies de l'auteur. La perte de mémoire n'est donc qu'un procédé permettant de mieux contrôler les informations que reçoit le lecteur, ce qui rend cet aspect du récit tout à fait artificiel.

Une fois que Hal s'est souvenu comme par magie de certains éléments, on comprend dans quel environnement il se trouve : une école. Une école virtuelle, pour être précis. Hal et neuf autres jeunes de 18 ans vivent dans un monde virtuel peuplé de quelques IA sensées leur enseigner tout ce qu'ils doivent savoir. L'un des étudiants a disparu, et Hal est persuadé qu'un complot se trame, qu'un méchant a décidé de tous les éliminer et que c'est là la cause de son amnésie : un assassinat loupé. On se croirait dans un roman "young adult" : des jeunes dans un cadre scolaire, divisés en deux groupes antagonistes, les rebelles et les soumis (à peine cliché), un vague complot en arrière fond, un prof -IA qui a quelque chose à cacher ... bof bof. L'histoire nous est narrée à la première personne par Hal et l'écriture est très accessible, par contre les dialogues entre les jeunes sont assez loupés, les personnages ont du mal à exister. Et ce ne sont pas les les références à Lovecraft, qui prennent de la place dans le récit sans rien lui apporter, qui vont sauver tout ça. Franchement, je trouvais le roman plutôt mauvais, j'avais l’impression d'avoir entre les mains un bouquin acheté au rayon ado. Je l'aurai peut être même lâché si l'écriture n’était pas si fluide et si le thème de la réalité virtuelle ne me plaisait pas autant.

Et là, miracle, un peu après la moitié du livre, l'histoire décolle totalement. On a droit à un véritable retournement de situation, que je n'avais vraiment pas vu venir. Le récit change même presque de genre, devient beaucoup plus sombre, les cadavres s'entassent, le rythme accélère, et j'accroche enfin. Ce n'est pas transcendant pour autant, juste sympathique. Et mieux vaut ne pas avoir trop Matrix en tête ...

Bref, Idlewild est un roman en deux temps : un début franchement passable dans un cadre scolaire qui fait fait penser à un roman pour ado, et une seconde partie mieux rythmée et bien plus intéressante. Dommage qu'on doive se farcir la première pour profiter de la seconde. Et au final, j'aurai vraiment du mal à conseiller Idlewild.

315 pages, 2003, J'ai lu. Idlewild est le premier tome d'une trilogie, mais il a une véritable fin, même si elle est très ouverte.

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