mercredi 5 septembre 2012

Cannibale - Didier Daeninckx

cannibale didier daeninckx

Cannibale est un court roman dont l'action prend place pendant l’exposition universelle de Paris en 1931. Un contexte que l'on ne rencontre pas souvent !

Gocéné est un Kanak, c'est à dire un habitant de la Nouvelle-Calédonie. A l'occasion de tensions entre entre partisans et ennemis de l’indépendance (probablement au début des années 80), il va être amené à raconter à deux jeunes Kanak une incroyable aventure. Emmené de force à Paris pour être exposé en tant que "cannibale" entre les crocodiles et les hippopotames à l'exposition universelle de 1931, Gocéné va se retrouver séparé de sa promise, il va donc s’enfuir avec un ami, et s'ensuit une odyssée à travers Paris.

Cannibale, c'est avant tout la peinture d'une époque où le colonialisme et le paternalisme vis à vis des "cœurs farouches de la savane" règnent en maitre. Traités comme des animaux par les autorités, les deux évadés trouveront cependant un peu d'égalité dans les les rues de la capitale : un homme qui leur indique poliment leur chemin, un restaurateur qui les accueille en tant que clients comme les autres, une mère de famille qui gronde son enfant malpoli envers eux ... C'est par ces petites touches que se distille l'espoir, et heureusement, car la fin n'est pas très joyeuse, et laisse entendre qu'en cinquante ans peu de choses ont changées. Et après tout, mêmes si les Kanaks se battent pour leur indépendance, il n'en demeure par moins qu'à l'image de Gocéné qui se dit "bon chrétien", ils sont victimes de cette façon d'une colonisation religieuse qui elle est apparemment bien trop profondément ancrée pour être rejetée ...

Touchant et humain, Cannibale est bon roman (ou un une nouvelle) qui se lit très vite malgré une narration un peu molle et des personnages pas très fouillés. Il m'a ainsi semblé un peu ... léger, comme s'il était conçu pour être lu en cours de français au collège. Mais avant tout, il s'agit d'une petite pierre en mémoire d'un fait historique à ne pas oublier.

108 pages, 1998, Folio
CITRIQ

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