jeudi 16 août 2012

La cité sans nom - Vladimir Odoievski

La cité sans nom - Vladimir Odoievski

Nous avons ici affaire à un recueil de nouvelles de Vladimir Odoievski, un auteur russe bien peu connu en France. Une courte introduction nous en apprend donc un peu plus sur le personnage et sur son œuvre, et on comprend rapidement que l'on a affaire à un recueil hétérogène, qui a pour ambition de nous faire découvrir l’œuvre du monsieur dans son ensemble. Par conséquent, les nouvelles sont rangées dans différentes catégories.

On commence par sept "contes fantastiques". Si certains de ces contes sont agréables mais pas très marquants, on en retiendra quelques uns. Par exemple, Opere del cavaliere Gian-Batista Piranesi, qui nous raconte la rencontre entre un bibliophile et un architecte fou aux ambitions démesurées se lit avec grand plaisir. Dans La Sylphide, un homme qui s'ennuie à la campagne passe son temps à étudier des ouvrages d'alchimie et parvient à invoquer une petite créature qui va le fasciner.

On arrive ensuite à la partie sans doute la plus intéressante du recueil, "utopies et anti-utopies". Je ne m'attarderai pas sur Deux jours dans la vie du globe terrestre, qui évoque rapidement une société idéale née de la peur révélée injustifiée de la fin du monde. Par contre, L'an 4438, qui est le récit le plus long du recueil est très intéressant. Il s'agit là de fragments d'un roman non terminé, et on a droit à une vision du futur assez originale, surtout qu'on y parle principalement de la Russie et de la Chine. Par exemple, ce qui est à la mode à cette époque, c'est de boire du gaz et de prendre des bains magnétiques qui font dire aux gens leurs plus intimes pensées à haute voix ! On continue avec un autre récit très réussit, La cité sans nom. C'est l'histoire d'une cité ayant pour unique doctrine le profit. Une sorte de capitalisme où l’égoïsme est la seule règle qui conduira bien évidement la cité à sa perte. Ce petit texte est d'autant plus intéressant qu'il semble presque d'actualité ...

Viennent maintenant les "contes moraux". Les deux premiers sont de petits récits à la gloire du travail, de la connaissance et de l’altruisme, le troisième évoque l'histoire dramatique d'un homme qui n'a su empêcher la mort de son frère. Parmi les "contes exotiques", je retiendrai surtout Les mangeurs de haschisch, qui nous dit via quelques exemple qu’être l'esclave de la drogue n'amène rien de bon. Le livre se termine par les "contes pour enfant". Là aussi, une seule nouvelle a vraiment retenu mon attention : Le ver, qui nous raconte la vie d'un petit ver de façon subjective.

Au final, La cité sans nom est un recueil qu'il m'est vraiment difficile de juger, la faute à sa très grande hétérogénéité. Certes, cela nous permet de découvrir de multiples facettes de Vladimir Odoievski, mais l’intérêt ne suit pas toujours. Cependant, quelques nouvelles méritent le détour, notamment les "utopies et anti-utopies". J'aurai bien aimé en avoir plus dans ce style à la place de certains contes sympathiques mais anecdotiques.

263 pages, 1825-1849, Rivière Blanche
Merci aux traducteurs et à leur blog pour m'avoir envoyé le livre à la suite d'un concours.


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